Pour résumer, le simple citoyen, les gens ordinaires comme aimait à les qualifier George Orwell dans son oeuvre, qui n’ont pas forcément une carte de presse, remettent en cause le quatrième pouvoir traditionnel pour en fonder un cinquième, celui des individus, car ils sont tous devenus un média. Un processus que nous avons traduit en créant un nouveau modèle, dès 2005, autour de la notion théorique de « People is the message » (les gens sont le message), car ils sont le message et son sens en même temps. Ils sont devenus le média. Un modèle qui nous semble plus approprié pour analyser notre époque et la construction d’une nouvelle réalité sociale que celui construit par McLuhan qui portait sur la notion de « Medium is the message », avec des notions et des considérations plus extérieures à l’individu, associé à son environnement, naturel ou technologique. Notre modèle permet de recentrer la démarche théorique et pratique autour de l’individu, de son intériorité et de son environnement culturel, de répondre à la question posée par John R. Searle comment chacun d’entre nous individuellement « construisons-nous la réalité sociale objective de cette nouvelle civilisation numérique émergente ? ». Il faut tenir compte des divers réseaux d’appartenance interpersonnelle dans lesquels l’individu communiquant est inscrit qui font émerger une nouvelle forme « d’interactionnisme symbolique » sur une base numérique et plus analogique. Cette révolution des technologies numériques mobiles de plus en plus personnalisée n’existait pas à l’époque où le sociologue canadien des médias McLuhan a proposé son propre concept. Internet, associé à ces technologies numériques mobiles, à l’infonuagique et aux médias sociaux, contribue donc aujourd’hui à la construction sociale d’une nouvelle réalité, un nouveau visage du monde, une nouvelle dimension.